Voici un extrait des ressources que j’utilise pour enseigner mes quatre types de cours : Interprétation, Création, Théorie et Coaching. Plusieurs ont été créées par moi tandis que d’autres proviennent de sources externes. Je les partage gratuitement, car je sais qu’il est difficile de trouver des documents adaptés aux besoins contemporains. J’ai confiance en votre bon jugement pour en faire un usage responsable. Pour des explications approfondies sur certains sujets, pour avoir accès à l’entièreté de mes ressources ou pour apprendre à les utiliser concrètement, inscrivez-vous à l’un de mes cours.

INTERPRÉTATION

Répertoire

Voici des arrangements que j’ai écrits. Ils sont organisés par niveau de difficulté. Mon répertoire complet contient plus de pièces et évolue actuellement jusqu’au niveau 18.

Exercices

Les exercices de lecture et de technique ne sont pas obligatoires, mais servent grandement à accélérer le développement des compétences nécessaires pour jouer vos pièces facilement. Par exemple, si vous apprenez une pièce avec beaucoup de touches noires, il est bien de s’entraîner à lire des notes avec des dièses et des bémols ainsi que jouer les gammes et les arpèges qui commencent sur les touches noires. C’est du vocabulaire musical, une référence pour décoder et synthétiser l’information efficacement. La lecture est notamment une barrière qui décourage souvent les gens. Dès que cette épreuve est surmontée, vous pouvez vous concentrer sur la pratique plutôt que chercher les notes.

Lecture

Une excellente lecture permet de jouer n’importe quoi, n’importe quand, sans jamais pratiquer et sans avoir besoin d’écouter les pièces au préalable ! Au minimum, il est nécessaire d’être capable d’identifier facilement les notes des deux portées et de savoir à quelles touches elles correspondent sur le piano. Vous connaissez l’enchainement « Do-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si-Do » ? On appelle « Do central » celui qui est au milieu du piano. Il s’écrit dans l’une ou l’autre des portées :

Le do central dans une partition

Chaque portée comporte une clef à gauche. La clef de Sol est en haut et la clef de Fa est en bas. Ces portées ont 4 interlignes (ou espaces) et 5 lignes. Ce sont les principaux repères que je présente dans ma chanson sur les notes :

Espaces et lignes des deux portées

Chanson sur les notes

Le site web musictheory.net est une bonne ressource pour s’entrainer à identifier ces repères. La version mobile pour Apple se nomme Tenuto. Les liens ci-dessous donnent accès aux exercices d’identifications que je donne dans mes cours. Ils sont en ordre de difficulté. Pour chacun, l’objectif est d’avoir 60 bonnes réponses en 60 secondes :

1. Espaces de la clef de Sol
2. Espaces de la clef de Fa
3. Lignes de la clef de Sol
4. Lignes de la clef de Fa
5. Espaces et lignes de la clef de Sol
6. Espaces et lignes de la clef de Fa
7. Espaces et lignes des deux clefs

Technique

Les exercices de technique sont souvent utilisés pour améliorer la dextérité des doigts et la coordination des mains, mais permettent surtout de se repérer aisément sur le piano, d’éduquer l’oreille, de faciliter la lecture et de comprendre la théorie musicale. Les pentacordes, les accords, les gammes et les arpèges sont des exercices essentiels pour avoir une bonne technique de base. À cela, on peut ajouter les accords avec renversements ainsi que quelques progressions d’accords élémentaires.

Le premier exercice que je demande de faire est celui des pentacordes et accords. Il se travaille sur 5 versions de difficulté progressive. La première version consiste à jouer uniquement sur les touches blanches. Placez le pouce de la main droite sur do, puis les autres doigts jusqu’à sol. Jouez le pentacorde « Do-Ré-Mi-Fa-Sol-Fa-Mi-Ré-Do » suivi de l’accord « Do + Mi + Sol » (touches enfoncées simultanément). Ensuite, déplacez votre pouce sur et répétez le même processus en jouant les mêmes doigts sur les nouvelles touches. L’enchainement complet se déroule ainsi :

Pentacordes et accords sur les touches blanches

Vous pouvez essayer les deux mains en même temps en plaçant le petit doigt de la main gauche sur un autre Do. La main gauche doit jouer les mêmes touches que la droite.

CRÉATION

Ah ! La création musicale ! Un art fascinant qui parfois semble être une sorcellerie inaccessible. Pourtant, ça s’apprend. Bien que la compréhension soit utile, il n’est pas nécessaire de tout comprendre pour créer musicalement. Ce n’est pas parce que vous comprenez toute la théorie que vous aurez plus de facilité à composer ou à improviser. D’ailleurs, la plupart des notions ne peuvent être réellement comprises qu’avec un certain bagage d’expérience.

Quand on est bébé, que fait-on en premier ? Apprendre à parler ou apprendre la grammaire ? La réponse : parler. C’est pareil en musique. On développe nos sens avant de leur donner un sens. L’oreille et le sens du rythme sont à la base de toutes compétences et connaissances musicales. Ils facilitent l’apprentissage pratique et théorique. Ce sont des habiletés que l’on peut développer intuitivement par imitation, comme la parole.

Cela dit, voici tout de même des informations qui peuvent nourrir votre créativité.

Composition

Rôles musicaux

Pour une musique conventionnelle, les rôles musicaux sont :

  1. Mélodie
  2. Accord
  3. Basse
  4. Percussion (ou rythme)

Étant un instrument harmonique à cordes frappées, le piano peut jouer tous ces rôles dans toutes les combinaisons possibles. Le 4e rôle, percussion ou rythme, est par défaut présent dans les trois autres, mais on peut très bien lui donner le rôle principal en mettant plus l’emphase sur lui et/ou en diminuant les changements dans le discours des autres rôles.

Comme exercice, amusez-vous à essayer différentes combinaisons de rôles. Faites des fusions, des variations, etc.

Accompagnements

Un accompagnement est généralement constitué d’un ou plusieurs rôles qui supportent la mélodie. Voici quelques exemples de figures d’accompagnement à la main gauche :

Improvisation

L’improvisation, c’est en quelque sorte de la composition instantanée qui est aussi interprétée instantanément. Apprendre à improviser, c’est apprendre à écouter. Il faut écouter les sons que l’on joue et réussir à percevoir les chemins qu’ils peuvent emprunter. Il faut écouter les idées que l’on imagine et réussir (idéalement) à les reproduire sur l’instrument aussi facilement que la parole qui donne vie à nos pensées. Et pour avoir des idées, il faut écouter les autres musiciens, essayer de les comprendre, de les imiter, de s’approprier les sonorités qu’on aime pour construire son propre vocabulaire et apprendre à organiser un discours intéressant.

Bien que secondaire, lire (interpréter) beaucoup de partitions est utile. La lecture améliore la maitrise du langage par son fort pouvoir de visualisation. Facultative elle aussi, la composition est un autre aspect important, car elle permet de travailler lentement le processus de création rapide de l’improvisation. Finalement, une meilleure technique donne plus de liberté et les connaissances théoriques facilitent l’élargissement du vocabulaire.

THÉORIE

Fondamentalement, on peut dire qu’une théorie propose une manière de décrire ou d’expliquer quelque chose. La musique est un domaine vaste et complexe. Il est facile de se perdre dans les différentes théories sur un même sujet. Voici comment j’explique les deux notions élémentaires sur lesquelles on me pose le plus souvent des questions.

Accord

En principe, lorsqu’on joue trois sons ou plus simultanément, on réalise un accord. Si les sons d’un accord sont joués un après l’autre, c’est un arpège. Donc, vous me direz : « Ok, alors Do + Ré + Mi, c’est un accord ? ». Oui, mais… non. Un accord standard est construit de sons ayant une certaine distance entre eux.

Au piano, on appelle « demi-ton » la distance entre deux touches collées, peu importe leur couleur. Ainsi, la combinaison suivante a une distance de demi-ton : Do à Do#. Pareil pour celle-ci : Mi à Fa.

Les accords standards sont construits avec des distances de 3 à 4 demi-tons. Prenons par exemple l’accord de Do majeur ( Do + Mi + Sol ). Le point de départ est Do et on avance de 4 demi-tons pour arriver au Mi, puis de 3 demi-tons pour atteindre le Sol. La formule de cet accord (ou n’importe quel accord majeur) est donc « 0 + 4 + 3 » (le zéro étant la touche de départ). Vous pouvez utiliser cette formule pour trouver les 12 accords majeurs possibles au piano.

La liste ci-dessous présente les formules des 5 types d’accords les plus utilisés. Entre parenthèses se trouvent des exemples de symboles qui représentent les accords construits à partir de Do :

  • Accord majeur = 0 + 4 + 3 (ex : C)
  • Accord mineur = 0 + 3 + 4 (ex : Cm)
  • Accord de 7e de dominante = 0 + 4 + 3 + 3 (ex : C7)
  • Accord mineur 7 = 0 + 3 + 4 + 3 (ex : Cm7)
  • Accord majeur 7 = 0 + 4 + 3 + 4 (ex : CMaj7)

Rythme

Le rythme est un aspect essentiel en musique. Si vous n’avez pas le fameux « sens du rythme », il peut être assez difficile d’interpréter correctement ce qui est écrit dans une partition. Voici quelques explications pour mieux comprendre comment exécuter un rythme que vous lisez :

  • En musique, la répétition en boucle d’un battement régulier servant de guide se nomme « pulsation ».
  • La vitesse de cette pulsation se nomme « tempo ».
  • Le tempo s’indique par un mot (lento, moderato, allegro) ou par un nombre sur le métronome, qui correspond au nombre de battements par minute (BPM).
  • Chacun des battements est un « temps » (ou un « clic » au métronome).
  • Ces temps sont associés à une figure de note (noire, croche, etc.). Cette association se fait selon nos besoins ou selon la métrique (aussi appelée « chiffres indicateurs », situés à droite d’une clef. Exemple : 4/4).
  • La métrique divise la musique en segments égaux appelés « mesures ». Elle nous informe du nombre de temps par mesure (numérateur) et de la valeur de ces temps (dénominateur). Le dénominateur représente une figure de note : 1 = ronde, 2 = blanche, 4 = noire, 8 = croche, 16 = double croche, etc. Donc « 4/4 » signifie 4 noires, « 2/2 » signifie 2 blanches, « 6/8 » signifie 6 croches, etc.
  • On compte les temps pour nous aider à respecter le rapport entre les notes.
  • En respectant ce rapport, on réalise les bonnes durées pour faire le bon rythme.

Le tempo est souvent indiqué sur la partition, mais il s’agit de l’objectif à atteindre. Dans le contexte d’une pratique, vous devez décider de sa vitesse (lento s.v.p.) et à quelle figure de note correspondent les « clics » du métronome (ou plus précisément, la durée entre les clics).

Le rapport entre les figures de notes les plus simples est binaire. Il reste toujours le même, peu importe le tempo ou la manière de compter. En effet, que le tempo soit à 60, 120 ou 240 BPM, et que celui-ci soit associé à une croche ou à une noire, la croche sera toujours deux fois plus rapide que la noire. Le tableau suivant illustre ce rapport entre les figures de notes les plus fréquentes :

Rapport entre les figures de notes

Rapport entre les figures de notes

COACHING

Le piano demande du temps de qualité. Il requiert une concentration supérieure à la normale. Pour apprendre à jouer de cet instrument, il faut faire preuve d’organisation et de persévérance. La clé du succès, c’est la pratique régulière. Après un bon entraînement, la satisfaction, le plaisir et la fierté de réussir à bien jouer sont très agréables. La pratique devient elle-même une activité plaisante, car on sait pourquoi et comment pratiquer.

Gestion de la routine

Il faut au moins 1 an pour maîtriser les bases. L’autonomie s’acquiert après deux ans ou plus. Afin d’y arriver, une routine bien structurée est nécessaire. Les recommandations suivantes servent de références, un point de départ pour organiser votre propre horaire. Prévoyez environ 1 mois d’expérimentation avant de trouver une routine qui fonctionne. Gardez en tête qu’il est mieux de rejouer vos pièces 5 minutes par jour plutôt que de ne rien faire.

Combien de fois par semaine ?

Je recommande un minimum de 3 jours de pratique par semaine, 30 minutes par jour. Cette demi-heure est divisée en 5 minutes pour les exercices de lecture, 10 minutes pour la technique et 15 minutes pour une pièce. Vous pouvez bien sûr en faire plus. L’important, c’est de trouver une formule que vous êtes capable de respecter à long terme.

Quels jours de la semaine ?

Si possible, pratiquez au moins une fois dans les 24 heures avant et après chaque cours (avant pour être prêt, et après pour consolider les nouvelles notions). Les autres jours sont à votre discrétion.

Quels moments de la journée ?

Les meilleurs moments pour pratiquer sont :

  • avant ou après un repas,
  • avant ou après un entraînement physique,
  • lors d’une pause durant une autre activité,
  • n’importe quels moments libres qui sont environ les mêmes jours et les mêmes heures chaque semaine.

Manque de temps ?

Posez-vous les questions suivantes :

  • N’ai-je vraiment aucun temps pour le piano ?
  • Aurais-je plutôt un manque d’organisation ?
  • Est-ce que j’appréhende un effort plus grand qu’il ne l’est vraiment ?
  • Qu’y a-t-il de superflu dans mon quotidien ?
  • Suis-je en forme mentalement et physiquement ?

Parfois, il suffit de faire un geste symbolique en touchant le piano quelques secondes pour finalement se mettre à pratiquer pendant 30 minutes.

Apprendre une pièce

L’apprentissage d’un morceau consiste principalement à se conditionner à jouer de la bonne manière pour reproduire ce que nos oreilles veulent entendre. Toutes mes stratégies sont guidées par ce principe. C’est comme apprendre à conduire une voiture. En conduite automobile, nos manœuvres sont guidées par l’endroit où l’on veut aller. En piano, nos gestes sont guidés par ce qu’on veut entendre. On entraîne notre cerveau en développant des automatismes au niveau du subconscient. C’est la conscience qui entraîne le subconscient.

Par contre, il ne faut pas tomber dans le piège du « pilote automatique ». En conduite comme en piano, il est important de rester concentré à chaque action même si nous les avons répétées des centaines de fois. Des gestes chorégraphiés dans le vide sans tenir compte de leur raison d’être ne mènent nulle part. Garder le cap sur l’objectif permet de gérer les imprévus et aide à ne pas se laisser déstabiliser par les erreurs.

Certaines choses s’apprennent dans le moment présent grâce à la conscience et d’autres s’acquièrent par un mûrissement dans le subconscient. C’est la mémoire à court terme versus la mémoire à long terme. Toutes les réussites à court terme doivent se transférer dans la mémoire à long terme pour être reproduites aisément. C’est la raison pour laquelle une pratique régulière est fondamentale. C’est aussi la raison pour laquelle vous êtes parfois incapable de jouer votre pièce durant le cours alors que vous l’avez réussi la journée d’avant.

Si la pratique régulière est importante, la manière de pratiquer l’est aussi. En général, quand on commence une nouvelle pièce, on établit clairement le doigté d’abord. Ensuite, on divise la pièce en fragments (sections, sous-sections, sous-sous-sections, etc.) pour répéter chaque main séparément, lentement, avant de les répéter ensemble. Au besoin, on peut utiliser le métronome, employer des variations ou s’enregistrer. À moins de vouloir travailler spécifiquement la lecture à vue, on mémorise tout au fur et à mesure.

Gestion du stress

Ça y est. Vous êtes assis/es devant le piano. C’est le temps de me montrer le résultat du beau travail dont vous êtes fier/ère. Vous vous apprêtez à placer vos mains comme d’habitude et, soudainement, il y a quelque chose qui cloche. Votre respiration est un peu plus rapide et sonore. Vos mains sont légèrement moites et tremblotantes. Un petit papillon vous chatouille le ventre. Un coup d’œil nerveux sur la partition n’arrange pas les choses, vous avez l’impression de ne plus savoir lire, vous êtes mêlé/e.

Hmm… cette mise en scène est-elle familière ?

Pourquoi êtes-vous stressés/es ?

Bonne question, n’est-ce pas ? Il y a plusieurs réponses possibles. Le simple fait d’en avoir conscience peut aider :

  • Le manque d’expérience d’avoir l’attention d’un public.
  • La peur d’être jugé/e négativement.
  • La peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes ou de celles de son/sa professeur/e.
  • La mentalité du « tout ou rien ».
  • La fatigue.
  • Le manque de pratique.
  • Etc.

Je vous invite à méditer sur ces quelques réponses et à vous libérer des pensées malsaines qui en découlent.

Astuces pour se calmer

Voici quelques astuces pour gérer le stress durant un cours ou une performance :

  • Avant de jouer, fermer les yeux et respirez profondément.
  • Prenez le temps de trouver vos repères.
  • Jouez plus lentement que d’habitude.
  • Respirez profondément pendant que vous jouez.
  • Concentrez-vous à aller jusqu’au bout.
  • Gardez en tête qu’une mauvaise performance ne fait pas de vous une mauvaise personne. Au contraire, il est admirable d’avoir le courage d’avancer malgré les imperfections.

Courbes d’apprentissage

On voudrait tous pouvoir progresser rapidement en suivant une belle ligne droite ascendante qui ne rencontre jamais de creux de vagues. En réalité, il y a toujours des hauts et des bas. Il faut surfer sur toutes les courbes.

Certaines périodes sont marquées par des semaines où tout semble aller mal jusqu’à ce qu’un jour ça débloque. Un miracle inexplicable vous permet de jouer parfaitement.

À d’autres moments, le progrès est perceptible d’une semaine à l’autre jusqu’à ce que vous frappiez un mur. Un mauvais sort diabolique vous empêche d’enchaîner deux notes sans erreurs.

Avec l’expérience, on finit par apprendre à gérer les imprévus chaotiques de la vie pour intégrer le piano dans ses habitudes. Lorsqu’on atteint un certain niveau, on peut même se permettre de pratiquer moins souvent, car nos acquis essentiels restent et il devient facile de reprendre à tout moment. C’est là que je désire vous emmener avec mes cours. Avec cette aisance et cette autonomie, le piano devient un véritable loisir « normal » et « facile ».

Quoi qu’il en soit :

La clé du succès, c’est la pratique régulière!